Anatole Le Braz - La Légende de la Mort
La Bretagne, "Terre de contes" par excellence, regorge de légendes et autres "superstitions"... On y remarque cette omniprésence de la mort, affleurant en cent et mille récits d'oralité issus de Terre armoricaine. Sa forme la plus représentative est celle de l’Ankou (son nom peut varier selon les régions, pourtant toujours le même personnage...). Cet ouvrier de la mort ("Oberour ar maro") est en chaque paroisse, "le dernier mort de l’année" et il le reste jusqu’au dernier mort de l’année suivante et ainsi de suite. On le dépeint de biens des façons : grand, maigre, cheveux longs et blancs, figure ombragée d’un large feutre… Dans tous les cas, il tient à la main une faux dont la tranchant est tourné vers l’extérieur. Il se déplace généralement dans une charrette ("Karrig ann Ankou"), comme celles qui servaient autrefois à transporter les morts, cette charrette est traînée par deux chevaux attelés en flèche, celui de devant est maigre et arrive à peine à marcher, le second est gras et fort. L’Ankou se tient debout sur la charrette, il est escorté de deux hommes, l’un tient la bride du cheval de tête et l’autre ouvre les barrières et les portes pour ce convoi funeste, et empile aussi les morts que l’Ankou a fauché sur son chemin.
« Lorsqu’un mourant trépasse les yeux ouverts, c’est que l’Ankou n’a pas fini sa besogne dans la maison, et il faut s'attendre à le voir revenir à bref délai pour quelque autre des membres de la famille. »
L’Auteur:
Anatole Le Braz, né Anatole Jean François Marie Lebras, est un professeur de lettres, un écrivain et un folkloriste français de langue bretonne.
Il est interne au lycée de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), établissement qui porte aujourd'hui son nom, alors que son père instituteur exerce sa fonction en différentes écoles de Bretagne. Enfant, il passe ses vacances dans le Trégor, qui a beaucoup inspiré son œuvre.